À partir de 1926, Jean-Paul Lemieux s'inscrit à l'École des beaux-arts de Montréal dans le but de devenir peintre professionnel. Cependant, la réputation de l'école à cette époque, sous la direction de Charles Maillard, où l'intolérance à l'art moderne se fait sentir, ne permet pas à Lemieux de s'épanouir pleinement. Il n'en gardera d'ailleurs pas un souvenir particulièrement positif. Néanmoins, il dira : « En vérité, le seul que je respectais [à l'école] était Edwin Holgate. Il avait un grand atelier près de la rue Burnside où il donnait des cours de modèle vivant. J'avais une grande confiance en Holgate. Je l'admirais autant comme peintre que comme professeur. Je l'ai rencontré aux beaux-arts, où il enseignait la gravure sur bois. Holgate était un professeur renommé. Tout le monde voulait suivre ses cours. C'était un artisan exigeant et merveilleux. »

- propos de Jean-Paul Lemieux, tiré de la page 52, du Livre de Marie Carani, Jean-Paul Lemieux , publications du Québec, Musée du Québec.

Dans l'œuvre Nu de Jean-Paul Lemieux, l'influence de Holgate est évidente, notamment concernant la technique et l'atmosphère de la composition, évoquant le célèbre tableau Les Baigneuses de 1937. Créée la même année, la représentation d'une femme de dos par Lemieux exploite des techniques et une palette comparables à celles qu'Holgate utilisait dans ses propres œuvres.